Si les applications induites par la révolution de la fabrication additive se multiplient jour après
jour, chaque impression nait d’un
fichier numérique 3D. Au temps de l’informatique et du cloud, finis les
plans papier et les heures passées à dessiner, la CAO -Conception Assistée par Ordinateur- est passée par là il y a plusieurs dizaines d’années déjà.
Cependant, tout produit existant n’a pas
été conçu par ordinateur, que ce soit par soucis monétaire, technique, ou
simplement parce qu’il a été créé avant l’ère du numérique.
Comment faire lorsqu’alors nous voulons produire, ou
reproduire, un produit inconnu du monde informatique ? La rétro-conception arrive à point nommé
et permet la numérisation par scanner 3D
d’un objet, permettant ensuite les innombrables applications ouvertes grâce à
cette porte.
Pas de détails techniques ici sur le procédé intrinsèque,
mais plutôt un aperçu des domaines
d’application de cet outil encore trop peu populaire.
1 - Le secteur automobile
Restaurer des voitures anciennes devient de plus en plus
compliqué au fil des ans, les pièces détachées se faisant rares et les plans
souvent oubliés voire inexistants. Partant d’un exemplaire emprunté d’un autre
passionné, il est maintenant possible de recréer
rapidement les pièces mécaniques telles qu’elles étaient à l’origine.
Un exemplaire d’une Ferrari 312P a retrouvé un bloc
moteur neuf grâce à la rétro-conception, pour le plus grand plaisir de nos
oreilles et de nos yeux.
L’armée française n’est pas la seule à constater le vieillissement de ses outils et engins de
terrain, devant mettre de côté grand nombre de véhicules suite à l’impossibilité d’avoir des pièces de remplacement
indispensables à leur fonctionnement.
Que ce soit pour repartir au combat ou simplement restaurer
des gloires d’antan, la rétro-conception
permet une restauration très abordable des chars, avions ou bateaux, en
évitant l’achat d’un nouvel appareil flambant neuf.
L’exemple ici présente un avion de chasse israélien
trentenaire, réparé avec des pièces scannées,
rétro-conçues, puis imprimés en 3D.
3 - Le domaine industriel
L’industrie, à son tour, numérise de nombreux outils pour
différentes applications : recréer
un outillage spécifique fait initialement main en cas de casse, créer des gabarits de contrôle sur la base de
produits existants, ou simplement modifier
en détail une pièce ou un outil en faible exemplaire.
Un exemple d'un support multifonctions et pouvant possiblement casser, avec à gauche le nuage de points issu directement du scan 3D et à gauche la pièce reconçue sous CAO. Une fabrication métal 3D permet alors un stockage de secours, le sous-traitant la
fabriquant originalement ayant fermé ses portes.
4 - Le secteur des loisirs
Dans l’univers des passionnés et nostalgiques du passé, le
domaine du jeu vidéo rassemble
nombre d’enthousiastes. La console Amstrad GX4000, vendue à environ 15 000
exemplaires au début des années 90, est aujourd’hui ressortie des placards avec
des boitiers de cartouches rétro-conçues
et imprimées en 3D, avec possibilité de mettre des jeux de consoles
similaires sur carte SD dans un environnement protégé.
Créées par une communauté dans le cadre du projet C4CPC, ces
cartouches sont désormais partagées
librement sur le net pour le plus grand plaisir des grands enfants.
Que ce soit pour répertorier
les œuvres ou pour en reproduire à
but humanitaire, la rétro-conception arrive dans nos musées. La belle
initiative d’une entreprise finlandaise par le projet Unseen Art qui imprime des
tableaux, pour le moment les plus connus, en 3D à destination des
non-voyants pour leur permettre
d’imaginer par la 3D une peinture 2D.
L’exemple du tableau le plus connu de la planète, La Joconde de Léonard de Vinci, désormais à la portée de tous.